D’année en année, on compte parmi les résolutions les plus adoptées : prendre sa santé en main, bouger davantage… et suivre un régime. Avec l’abondance de nourriture consommée durant la période des Fêtes, s’alléger de quelques kilos grâce à une diète restrictive peut sembler tentant, mais en pesant le pour et le contre, vous réaliserez que vous auriez plutôt intérêt à ne pas inclure les régimes à votre liste de priorités.
Une problématique de taille
Nous avons toutes déjà essayé de brûler des calories dans le but d’affiner notre silhouette. D’ailleurs, nombre de produits, services et « remèdes miracles » nous sont proposés afin de nous aider à obtenir des résultats. Le problème? La décision de perdre du poids, bien qu’elle puisse être motivée par le désir d’être en santé, provient – soyons honnêtes – du mépris de la grosseur.
Dans les médias et l’industrie de la santé, les professionnels nous incitent rarement à faire du sport et à manger des légumes parce que ces habitudes favorisent le sommeil et améliorent nos performances. L’unique bénéfice que l’on devrait vouloir en tirer, si l’on n’est pas conventionnellement mince et à l’aise avec son corps, est la diminution du chiffre sur la balance.
La popularité des régimes est née de cette préoccupation à l’égard du poids. On nous les présente comme l’incarnation du bien-être et de la saine alimentation, même s’il a été démontré à plusieurs reprises qu’ils étaient nocifs pour notre santé. En vous soumettant à une diète, vous réussirez peut-être à perdre quelques livres, mais en sortirez-vous vraiment gagnante?
L’obsession de manger sainement
Lorsqu’on se fixe l’objectif d’être en meilleure forme, il est tout à fait logique d’apporter des changements à son alimentation, puisque celle-ci influence grandement la santé. Nous devons néanmoins veiller à ce que le contenu de nos plats ne se transforme pas en obsession, faute de quoi nous risquerions d’adopter des comportements malsains.
Les régimes sont, d’après le dictionnaire, des conduites alimentaires marquées par des périodes de restriction et de privation. Ils nous encouragent entre autres à bannir des aliments, à réduire nos portions et à sauter des repas. On en arrive à exclure des nutriments essentiels au fonctionnement du corps – dont les glucides –, ce qui peut provoquer des carences.
Poussé à l’extrême, un intérêt pour la saine alimentation peut rapidement devenir nuisible pour notre bien-être et venir bouleverser nos rapports avec la nourriture. Il est dangereux de croire que l’on parviendra à se sentir mieux dans sa peau, une fois le poids « idéal » atteint, en optant pour cette méthode aussi rigoureuse que néfaste.
Mythes sur le poids et l’image
1. La minceur est un indicateur de santé
On associe à tort la minceur et la santé, alors que la santé d’une personne ne se définit pas par son poids. À moins d’accéder à son dossier médical – et encore –, nous serions incapables de livrer un diagnostic en nous basant seulement sur son apparence. Pourtant, des femmes se voient prescrire par leur médecin de perdre du poids avant même d’avoir pu dire mot.
Si des femmes minces prônent la sédentarité et ne se soucient pas de ce qu’elles mangent, les femmes s’habillant au rayon taille plus peuvent très bien surveiller leur alimentation et pratiquer des activités physiques. Il faut cesser de nous vendre la perte de poids comme une solution et plutôt faire la promotion de saines habitudes, réels indicateurs d’une bonne hygiène de vie.
2. Le poids santé est une donnée exacte et fiable
Le poids santé et l’indice de masse corporelle (IMC) mettent en relation la grandeur ainsi que le poids de la population. Bien qu’il existe un lien entre un IMC élevé et le risque de développer des troubles cardiovasculaires, ces mesures demeurent inexactes car elles ne tiennent pas compte des facteurs individuels, tels que l’âge et le pourcentage de masse musculaire.
Les données récoltées ne suffisent donc pas à déterminer notre état de santé ou la nécessité de perdre du poids. Elles ont pour effet de nous placer dans des boîtes, stigmatisant les gens qui se situent au-dessus de la norme établie. Ces chiffres porteurs d’un sentiment de honte et de culpabilité sont, le plus souvent, inutiles.
3. S’accepter telle que l’on est, c’est se laisser aller
Nombreux sont ceux qui entretiennent le préjugé selon lequel l’acceptation de soi chez les personnes rondes serait un acte de lâcheté. Parce que leur morphologie ne répond pas aux standards exigés, on s’attend à ce qu’elles aient une faible estime et tentent de se conformer par tous les moyens, sans envisager la possibilité qu’elles puissent être de forte taille et confiantes.
Dans une société qui accorde autant de valeur à l’apparence, avoir une image neutre ou positive de son corps n’est pas chose facile. Il nous faut apprendre à redéfinir notre conception de la beauté et à percevoir nos complexes comme de simples différences, et ce, malgré le jugement des autres. Quoiqu’indispensable à notre bien-être, s’accepter telle que l’on est un processus long et éprouvant.
4. Perdre du poids est une question de volonté
Contrairement à ce que prétendent certains, perdre du poids ne dépend pas que de notre motivation à maigrir. Il existe des individus naturellement minces et des individus naturellement faits pour avoir un poids en deçà de la moyenne. Ce ne sont pas des excuses; les hormones et les prédispositions génétiques justifient qu’il soit parfois difficile d’arriver à des résultats satisfaisants.
En entreprenant un régime strict, vous parviendrez à brûler des calories, mais vous récupérerez ce que vous aurez perdu dès que vous vous remettrez à manger normalement. Notre corps possède un mécanisme de survie qui consiste à emmagasiner des graisses lors des périodes de privation. Il ira puiser dans ses réserves par crainte de manquer à nouveau, ce qui vous fera alors regagner du poids.
Pour la nouvelle année et les suivantes, refusons de soumettre notre corps à des régimes amaigrissants, et apprenons à être à l’écoute de nos besoins et envies alimentaires. Cette part de gâteau vous fait de l’œil? Ne vous en privez pas! Aucune nourriture n’est mauvaise pour soi lorsqu’on la consomme en quantité raisonnable; il suffit de trouver le juste milieu.
